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Page:Guyot - La Tyrannie Socialiste.djvu/107

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Les socialistes de l’École de Lassalle ne manqueront pas de s’écrier que cette différence entre le produit brut et le salaire de l’ouvrier, montre toute la plus-value de travail dont profite le patron.

Il n’y a qu’un malheur, à ce beau raisonnement, et le voici :


Matières premières… 406.900.000
Salaires… 19.70.000
Autres frais… 50.000.000
476.600.000
Produit brut… 470.300.000
Différence en moins. 6.300.000


Ces fabriques de salaisons, représentent non un gain mais une perte de plus de 6 millions qui, par ouvrier, se répartit de la manière suivante :


Produit brut… 46.060 fr.
Salaire… 1.930
Perte… 635


La fameuse plus-value est une moins-value ; et dans combien d’industries n’en est-il pas de même ?

Pour 97 minoteries, même phénomène. Salaire 2.655 francs, produit brut 64.250, mais déduction faite des matières premières, des salaires et autres frais, la perte est de 3.400.000 francs qui, divisés par 1.838 ouvriers, représente une moins-value, pour chacun d’eux de plus de 2.000 francs.

En France, quand on parle des mineurs, on se figure qu’il suffit de faire un trou dans la terre pour s’enrichir. Or, sans parler des concessions abandonnées qui représentent à peu près les deux tiers