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Page:Guyot - La Tyrannie Socialiste.djvu/142

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onze heures du soir seulement. Il s’applique tout spécialement au commerce et à l’industrie parisienne qui, on a bien voulu le reconnaître, ont quelquefois des moments de presse font utiles pour compenser les morte-saisons.

M. Waddington disait qu’il s’était assuré par une enquête que soixante jours suffisaient. Soit, mais si soixante jours suffisent, à quoi bon la loi ? Est-ce que l’on fait travailler la nuit pour le plaisir ? Ce travail est payé le double, il entraîne des frais d’éclairage, il est moins bon : n’est-il pas plus simple de laisser chacun agir à son gré, au lieu de soumettre tous les employeurs aux caprices et à l’arbitraire d’un inspecteur ? Mais comme cette obligation de renvoyer les ouvrières le soir à onze heures est intelligente au point de vue de la morale ! Et s’il y a bal demain à la Présidence de la République ou chez le ministre du commerce, chargé d’appliquer cette loi, ou chez les farouches socialistes de l’Hôtel de Ville, n’y aura-t-il point des ateliers de couture qui seront forcés de se mettre en contravention ?

Le législateur enlève à ces couturières, à ces ouvrières, pendant la saison de presse, une partie de leur salaire qu’elles auraient pu économiser ; les en indemnisera-t-il au moment de la morte-saison ?

Le paragraphe 5 va plus loin. Il autorise le travail de nuit qui, paraît-il, n’est plus destructeur de la morale et de la famille, s’il est autorisé, mais « sans que le travail puisse, en aucun cas, dépasser sept heures sur vingt-quatre. » M. Félix Martin a exposé, au Sénat, la situation des brocheuses comme exemple. Elles viendront à l’atelier à neuf heures du soir ; elles