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Page:Guyot - La Tyrannie Socialiste.djvu/207

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qués de prendre leur place, brisent les aiguilles, incendient plusieurs centaines de wagons remplis de coton et de marchandises. Le gouvernement de l’État met sur pied 13.000 hommes de la milice pour les réduire.

Si en France, les grèves n’ont pas pris les mêmes proportions, et n’ont pas eu le même caractère de sauvagerie, ce n’est pas la faute de certains de leurs meneurs ; et quels meneurs !

Quelques jours avant la grève de Decazeville, Bedel surpris pour un vol de bicyclettes, dit : « Je tuerai quelqu’un ». Il venait d’être condamné à six jours de prison au moment de la grève. Il tint sa parole.

Quand elle éclate, le 26 janvier 1886, il envahit à la tête d’une bande de grévistes le cabinet de M. Watrin et le somma de se rendre à la mairie. Il s’y rend escorté par une foule de quatre cents personnes qui lui jettent de la boue et crient : « À mort, Watrin ! au bassin ! » Après divers pourparlers, dans lesquels les délégués des mineurs donnent l’assurance que M. Watrin n’a rien à craindre, celui-ci accompagné des ingénieurs de la mine et de l’ingénieur des mines du département, M. Laur, sort pour se rendre à la mine du Bourran. On trouve une foule qui devient de plus en plus menaçante ; des pierres atteignent deux des ingénieurs. M. Watrin et les personnes qui l’accompagnent se réfugient dans l’enceinte palissadée du Plaeau des bois ; sous la pression de la foule, la barrière est emportée. M. Watrin et les ingénieurs gagent un vieux bâtiment affecté autrefois aux bureaux de la compagnie. Ils montent au premier étage. Une foule