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Page:Guyot - La Tyrannie Socialiste.djvu/256

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des mineurs ou des métallurgistes, du jour au lendemain, ne rentrent pas ; quand des employés ayant droit à des retraites, comme ceux des manufactures de l’État quittent le travail ; quand d’autres, après avoir pris certains engagements les rompent, il est indispensable que les employeurs aient recours à l’article 1780 et fassent condamner les grévistes à des dommages-intérêts. C’est ainsi qu’ont agi avec juste raison les verriers du Rhône. Pour assurer le recouvrement de ces dommages, ils peuvent demander un cautionnement à leurs ouvriers. Qu’ils fassent payer ou ne pas payer les dommages-intérêts, c’est une question secondaire : mais le point important, c’est de bien démontrer au travailleur que le contrat de travail n’est pas un vain mot, mais une réalité, et qu’une des parties ne peut le rompre selon ses caprices et sa fantaisie.

Les idées sont encore si peu dégagées que quand des ouvriers se sont mis en grève, en général l’employeur semble considérer que le contrat tient toujours. Il se met à parlementer avec des délégués de « ses » ouvriers : et ils ne le sont plus, du moment qu’ils ont quitté leur atelier ou leur chantier.

L’employeur doit considérer que le contrat de travail est rompu et que tout gréviste ne fait plus partie du personnel de son établissement et poser pour règle qu’il reprendra ou ne reprendra pas, à son choix, les ouvriers qui ont quitté le travail.

La réintégration n’est pas plus un droit pour le gréviste qu’un vendeur ne pourrait forcer un acheteur à prendre une marchandise, qu’il aurait refusé de lui livrer, après l’avoir promise.