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Page:Guyot - La Tyrannie Socialiste.djvu/276

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plus adaptés à la division du travail, au collectivisme primitif. L’homme se transformant en méduse ! voilà leur idéal.

En France maintenant, chacun est débarrassé de toutes les vieilles questions de politique dynastique. Nous ne devons plus avoir qu’une seule politique, la politique utilitaire, en disant avec Bentham que « les intérêts individuels sont les seuls intérêts réels[1]. »

Quel critérium avons-nous pour constater que telle mesure est utile ou nuisible ? est-ce « le bonheur du plus grand nombre » formule empruntée à Helvétius par Priestley ?

Mais certains protectionnistes, de la meilleure foi du monde, vous déclarent qu’ils l’appliquent. En France, la population agricole ne représente-t-elle pas 19 millions d’invividus ? Ils la protègent : donc ils protègent le plus grand nombre. Que veut l’ouvrier ? du travail ! Donc, il faut protéger le travail national pour assurer son bonheur : et le socialiste ajoutera que le but de toute la législation qu’il demande est de le préserver contre le surtravail, de veiller à sa santé, à sa sécurité, à son bien-être, et il répétera avec Platon : « Qu’importe la contrainte pourvu qu’on rende les hommes plus heureux ? »

Pour nous, voici les quatre règles qui doivent servir à déterminer l’utilité de telle ou telle mesure.

Si nous remontons aux civilisations primitives, nous trouvons l’exploitation féroce du plus faible par le plus fort, de la femme par l’homme, du vaincu qui devient l’aliment ou l’esclave du vainqueur : et l’homme qui abuse ainsi de sa force à l’égard de son

  1. Traité de législation, t. I, p. 229.