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Page:Guyot - Les principes de 89 et le socialisme.djvu/103

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La véritable souveraineté, c’est « celle des fédérations, syndicats, groupes d’études et de propagande, ralliés au principe absolu de l’abolition du patronat et du salariat. »

Si les représentants du scrutin bourgeois n’obéissent pas, les socialistes se réservent le droit de les dompter par la force, chaque fois qu’ils le pourront.

« La Révolution sociale, dit le doux Benoit Malon, par le vote ou par le fusil, selon les circonstances, ne pourra être accomplie que par le prolétariat, organisé en parti de classe. »

Les hommes de la Révolution de 89 voulaient embrasser le monde dans leur étreinte. Ils brisaient les classes, les castes, pulvérisaient les barrières, supprimaient les frontières, enveloppaient l’humanité de toute leur chaude sympathie. Dans leur enthousiasme optimiste, en proclamant les Droits de l’homme, ils ne distinguaient point entre les religions ni les races.

Ils rayonnaient. Dans son impulsion et son mouvement, leur politique était centrifuge.

Ce n’est pas celle des socialistes. Leur politique, à eux, est centripète jusqu’à l’écrasement. Ils se recroquevillent dans un petit compartiment. Ils se confinent dans un ghetto où ils prétendent être enfermés. On leur demande en vain : « Mais où sont vos barrières ? Est-ce que vous ne pouvez pas demeurer partout, aller et venir à votre gré ? Êtes-vous condamnés au bonnet jaune ? Où sont vos signes de servitude ? » – Ils ne peuvent les montrer.

— Eh bien ! alors, sortez donc de votre Quatrième État. Venez donc avec nous. Discutons, causons, par-