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Page:Guyot - Les principes de 89 et le socialisme.djvu/120

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qui se livrent à ces exercices : ils deviennent intéressants. Si des magistrats les condamnent, ces magistrats sont dénoncés au mépris et à la haine des citoyens.

Des députés interpellent le gouvernement, et les plus raisonnables demandent tout au moins l’amnistie pour ces gens qui ont commis en bande des délits ou des crimes.

Nous répondons, nous, que le refus du travail ne confère pas plus de droits à mille individus qu’à un seul.

Un syndicat est une addition d’individus, mais cette association ne leur confère pas de droits autres que ceux qu’ils avaient comme individus.

Ce qui est interdit à un seul n’est pas permis à plusieurs.

La puissance publique n’appartient à aucun particulier, et parce que des individus sont réunis, sont attroupés par une circonstance quelconque, ou associés, ils n’ont pas plus de droits qu’ils n’en auraient isolément.

C’est le principe qu’a voulu énoncer la constitution du 3 septembre 1791 dans l’article 1er du titre III.

« La souveraineté est une, indivisible, inaliénable et imprescriptible. Elle appartient à la nation. Aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s’en attribuer l’exercice. »

On peut trouver la forme de cet article métaphysique ; mais le principe n’en reste pas moins solide. En fait, il aboutit à ceci : — Des individus ou des groupes ne peuvent s’arroger des droits ou pouvoirs qui ne leur sont pas régulièrement conférés par la loi.