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Page:Guyot - Les principes de 89 et le socialisme.djvu/154

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tant de passion l’inscription du Droit au travail dans la Constitution de 1848 ? Ne dites pas que c’est une vieillerie. Cet irrespect pour vos prédécesseurs serait non seulement d’un mauvais exemple, mais il serait injuste ; car les socialistes actuels y croient toujours : n’en faisaient-ils pas, en Suisse, pour les élections du 29 octobre 1893, l’article 1er de leur programme ?

— Mais le droit au travail n’est pas la consommation obligatoire.

— Comment ! alors que ferait l’État des produits du travail qu’il aurait obtenus dans ses ateliers nationaux ? S’il ne trouvait pas de clients, les détruirait-il ? Si dans ses tentatives de vente il voulait prendre pour base le tarif du salaire fixé par lui et ne trouvait pas d’acheteurs à ce prix, parferait-il la différence ? Si oui, il donnerait une prime à ses clients aux dépens de qui, avec l’argent de qui ? des contribuables qui, comme les consommateurs, sont tout le monde.

Ce ne serait plus la consommation obligatoire, mais ce serait la contribution obligatoire de tous au profit de quelques-uns. Nous retrouvons là encore une des formes de cette politique de privilège que nous ne cessons de dénoncer.

Étranges conceptions ! Voilà des socialistes qui, par leurs exigences, leur attitude, leurs menaces, leurs grèves, leurs actes font tout ce que peuvent imaginer des esprits dépravés et fertiles pour éloigner les capitaux et les capacités de l’industrie. Par conséquent, tous leurs efforts convergent pour diminuer le travail, abaisser les salaires, arriver à ce que deux ouvriers courent après un patron, tandis qu’il fau-