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Page:Guyot - Les principes de 89 et le socialisme.djvu/220

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VIII. — Non seulement l’impôt socialiste viole les principes, établis par l’Assemblée nationale de 1789, mais il méprise la liberté du travail, il veut en faire un instrument de privilège pour les uns et d’oppression pour les autres. Nous l’avons bien vu dans la loi sur les patentes, adoptée par le Parlement, sur le rapport de M. Terrier, devenu ensuite Ministre du Commerce. Toute sa thèse porte sur les points suivants :

Qu’il y a deux grands magasins qui ont pris un trop grand développement ;

Que des commerçants s’en plaignent et que, par conséquent il faut faire une loi spéciale pour arrêter le développement de ces deux grands magasins et les ruiner au besoin ;

Que cette loi spoliatrice se justifie au point de vue de l’ordre public, parce que ces deux grands magasins sont immoraux, en appelant un trop grand nombre de clients et en les poussant à la dépense, et sont une cause de trouble dans les ménages ;

Qu’au point de vue moral, elle est nécessaire, car leurs séductions vont jusqu’à provoquer au vol des malheureuses dont les désirs ne sont pas proportionnés aux ressources ;

Qu’au point de vue économique, la loi doit encore intervenir, car ces deux grands magasins avilissent les prix, en vendant à trop bon marché.

Et alors on soutient, et la Chambre adopte une loi établie sur la considération que le devoir du gouvernement est d’établir un système de taxes qui essaye d’empêcher ces deux magasins de se développer, et d’en éloigner la clientèle, en la faisant payer des surtaxes.