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Page:Guyot - Les principes de 89 et le socialisme.djvu/279

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L’homme se développe de deux manières : par son action sur lui-même, par son action sur les agents extérieurs.

L’homme se développe en agissant sur les agents naturels qui le forment, en fortifiant ses organes par l’entraînement, par un effort méthodique et continu ; et, en sachant tirer le meilleur parti du temps, il agrandit son être de toutes les connaissances qu’il s’assimile et de tout le rayonnement qu’il donne à son action.

L’homme se développe en agissant sur les agents extérieurs : comparez l’Athénien, l’homme le plus moderne des civilisations antiques, sans moulin pour broyer son blé, ignorant de tous les objets qui font notre confort aujourd’hui, avec l’homme du XIXe siècle pour qui la vapeur et l’électricité rapetissent l’espace et multiplient le temps ; et vous en arrivez à cette conclusion entrevue par Saint-Simon.

— Le progrès est en raison inverse de l’action coercitive de l’homme sur l’homme et en raison directe de l’action de l’homme sur les choses.

Chaque fois qu’on augmente l’activité du gouvernement, expression concrète de ces entités, la Société ou l’État, on se place en contradiction avec cette loi de l’évolution humaine : et en augmentant l’action de l’État sur l’individu, on diminue l’action de l’individu sur les choses.

Aristote avait distingué deux sortes de justice : la justice distributive, la justice commutative.

Quand l’individu ne peut agir par lui-même, quand il est subordonné au pouvoir social, roi, empereur, calife, dictateur, comité de salut public, la justice