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Page:Héricourt - La Femme affranchie.djvu/120

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V


1o La femme portant dans la Philosophie et la Science sa finesse d’observation, son amour du concret, corrigera la tendance exagérée de l’homme à l’abstraction, et démontrera la fausseté des théories construites sur l’à priori, sur quelques faits seulement. C’est alors que disparaîtra l’ontologie ; que l’on reconnaîtra qu’une hypothèse n’est qu’un point d’interrogation ; que la vérité est toujours de nature intelligible, quelqu’inconnue qu’elle puisse être ; on ne généralisera que des faits connus, l’on évitera soigneusement d’ériger de simples généralités en lois, et nous aurons ainsi une véritable philosophie, de vraies sciences humaines, parce qu’elles porteront l’empreinte des deux sexes.

2o La femme portant ses facultés propres dans l’industrie, y introduira de plus en plus l’art, la perfection dans les détails. Cultivée dans le sens de ses aptitudes, elle trouvera d’ingénieux moyens d’application des découvertes scientifiques.

3o Patiente, douce, bonne, plus morale que l’homme, elle est éducatrice née de l’enfance, moralisatrice de l’homme fait ; la plupart des fonctions éducationnelles lui reviennent de droit ; et elle a sa place marquée dans l’enseignement spécial.

4o Par sa vive intuition, sa finesse d’observation, la femme seule peut découvrir la thérapeutique des névroses ; son adresse la rendra précieuse dans toutes les opérations chirurgicales délicates. C’est à elle que doit incomber le soin de traiter les affections des femmes et des enfants, parce qu’elle seule est capable de les bien comprendre ; elle a sa place marquée dans les