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Page:Héricourt - La Femme affranchie.djvu/138

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Son but, c’est le Mariage dont une des fins est la continuité de l’espèce. Or tu connais les effets de la solidarité du sang ; il est donc très important que tu ne choisisses pour compagne, qu’une femme dont le caractère, les mœurs, les principes soient d’accord avec les tiens ; non seulement pour ton bonheur propre, mais pour l’organisation même de tes enfants, l’unité de leur nature et de leur conduite.

Si la passion ne te laisse pas suffisamment libre, viens à moi : j’y verrai à ta place, et si je te dis : mon fils, cette femme t’abaissera, te fera commettre des fautes ; de son fait, tes enfants auront telles mauvaises inclinations ; elle n’est pas douce pour les élever en vue de ton idéal qu’elle n’acceptera jamais, parce qu’elle est vaine et égoïste ; si je te dis cela, je sais, mon fils, que, quelle que soit ta souffrance, tu renonceras à une femme que tu n’aimerais plus au bout de quelques mois d’union, et que tu préféreras une douleur passagère à une vie de malheur.

II

Cette même mère qui vient de montrer à son fils pourquoi l’Amour doit être soumis à la Raison, à la Justice ; qui vient de lui indiquer ce qu’il doit faire pour en vaincre le côté bestial, s’aperçoit également de l’éveil de cet instinct chez sa fille. Elle s’empare de son attention, gagne sa confiance, en lui révélant ce qui se passe en elle ; en lui disant qu’à son âge, elle sentait de même.

— Jusqu’ici, continue-t-elle, tu n’as été qu’une enfant ; maintenant commence ta carrière de femme. Tu désires l’affection