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Page:Héricourt - La Femme affranchie.djvu/158

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Si l’homme et la femme sont des êtres libres, dans aucune période de leur vie, ils ne peuvent légalement et valablement perdre leur liberté.

Si l’homme et la femme sont des êtres socialement égaux, dans aucun de leurs rapports, ils ne peuvent légalement, valablement être subordonnés l’un à l’autre.

Si le but constant de lêtre humain est de se perfectionner par la liberté et de chercher le bonheur, aucune loi ne peut légitimement, valablement le détourner de cette voie.

Si le but de la Société doit être d’égaliser les individus, elle ne peut, sans forfaire à sa mission, constituer l’inégalité des personnes et des droits.

Si la Société ne peut, sans iniquité, entrer dans le domaine de la liberté individuelle, elle ne peut légitimement, valablement, prescrire des devoirs qui ne relèvent que du for intérieur, et annuler la liberté morale.

Concluez maintenant.

La jeune femme. De ces principes il résulte que, dans le Mariage, l’homme et la femme doivent demeurer libres, égaux ; que la Société n’a le droit d’intervenir dans leur association que pour les égaliser ; qu’elle n’a pas le droit de leur prescrire des devoirs qui ne relèvent que de l’amour ni, conséquemment, d’en punir la violation, qu’elle ne peut, en principe, prononcer ou refuser le divorce, parce qu’aux époux seuls il appartient de savoir, s’il n’est pas utile pour leur bonheur et leur progrès de se séparer l’un de l’autre.

L’auteur. Bien conclu. Madame ; mais si la Société n’a de droit ni sur le corps ni sur l’âme des époux, tant qu’époux ; si