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Page:Héricourt - La Femme affranchie.djvu/190

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la distinction des personnalités dans le nom porté par les époux et leurs enfants ?

L’auteur. Certainement , Madame ; le jour du mariage , chacun des époux joindrait à son nom celui de son conjoint : cela se fait déjà dans certains cantons de la Suisse et même en France chez quelques particuliers.

Les enfants, jusqu’à leur mariage, devraient porter le double nom de leurs parents ; ce jour-là les filles ne garderaient que le nom de la mère et les fils celui du père ; ou bien, si l’on veut introduire dans cette question le régime de liberté il serait statué qu’à la majorité, l’enfant choisirait lui-même celui des deux noms qu’il veut porter et transmettre.


II


La jeune femme. Maintenant, Madame, revenons, comme vous me l’avez promis, sur le droit politique.

L’auteur. Une nation est une association d’individus libres et égaux, concourant, par leur travail et leurs contributions, au maintien de l’œuvre commune ; ils ont le droit incontestable de faire tout ce qui est nécessaire pour que leurs personnes, leurs droits et leurs biens ne soient pas lésés. L’homme a des droits politiques parce qu’il est libre, l’égal de ses co-associés ; selon d’autres parce qu’il est producteur et contribuable ; or la femme, étant, par identité d’espèce, libre et l’égale de l’homme ; étant de fait productrice et contribuable, ayant les mêmes intérêts généraux que l’homme, il est évident qu’elle a les mêmes droits politiques que lui.