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Page:Héricourt - La Femme affranchie.djvu/218

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et des facultés qui noua sont spéciales. Le Comité devrait bien comprendre qu’il n’est pas là pour continuer le passé, pour expliquer les faits par l’inconnu, mais pour préparer l’avenir et expliquer les faits par les lois qui n’en sont que la généralisation.

L’ouvrage, approuvé par le Comité, serait livré à l’impression et porterait en tête du titre : Comité des femmes du Progrès ; et, au dessous du titre, le nom de l’auteur ou des auteurs.

En s’organisant et travaillant de cette manière, en livrant au meilleur compte possible leurs traités, les femmes, en peu d’années, auraient fait une encyclopédie populaire qui réformerait la Raison, développerait le sens moral du peuple et de leur sexe, vulgariserait, ferait aimer les principes du monde moderne que le monde ancien tâche d’étouffer. En agissant ainsi, les femmes instruites feraient plus pour le Progrès, plus contre les révolutions sanglantes, les désordres qui les accompagnent et les réactions qui les terminent, que toutes les mesures de répression qui sont si fort du goût masculin et dont le résultat infaillible est une nouvelle tempête.

Outre l’avantage immense de rendre possible une encyclopédie rationnelle et populaire à bon marché, le Comité offrirait à ses membres le moyen de s’instruire. Bien peu d’entre nous ont des connaissances générales suffisantes, quelque fortes d’ailleurs que nous soyons sur une spécialité : notre éducation a été si défectueuse ! Dans le sein du Comité, chacune agrandirait sa propre sphère en agrandissant celle de ses compagnes ; les travaux particuliers en vaudraient mieux, parce que toutes les connaissances se tiennent. Ainsi en se dévouant à l’éducation nationale, les membres du Comité compléteraient la leur.