Aller au contenu

Page:Héricourt - La Femme affranchie.djvu/23

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 17 —

de son globe à deux titres : d’abord pour sa conservation, puis comme pouvoir harmonisant.

D’éminents penseurs m’arrêteront ici pour me dire : vous confondez le fait avec le Droit, Ce dernier est une création de la Conscience humaine ; il n’existe que de l’être humain à son semblable parce qu’il suppose la réciprocité, et la possibilité d’une revendication devant une autre conscience.

Je réponds : oui le Droit est une création de l’humanité, mais seulement en tant que notion et formules. Nos formules exposent la vérité des rapports, mais ne sont point ces rapports, pas plus que la formule de la loi d’attraction n’est l’attraction. Une notion est nécessairement tirée des choses qui la contiennent et conséquemment lui étaient antécédentes, car notre esprit ne crée ni les faits ni les rapports, ni les lois, il ne fait que les découvrir, les définir et les systématiser. Avant de savoir que nous avons des droits, nous le sentons ; si nous ne le sentions pas, nous ne le saurions jamais.

Oui, le Droit suppose la réciprocité dans les rapports humains, mais ne soutenons-nous de rapports qu’avec nos semblables ? N’en soutenons-nous pas avec nous-même, en tant que Société de facultés ? N’en soutenons-nous pas avec les êtres inférieurs ?

Prétendre, par exemple, qu’entre l’animal et nous il n’y a ni Droit ni Justice, n’est-ce pas affirmer qu’il y a tout un ordre de rapports d’où peut être bannie la notion double et corrélative de Droit et de Devoir ?

Eh ! bien, je ne puis accepter cela. Pourquoi, s’il en était ainsi,

dirait-on : c’est mal, quand on voit quelqu’un torturer une bête

T. II.
2