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Page:Héricourt - La Femme affranchie.djvu/251

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CHAPITRE III.




ÉDUCATION RATIONNELLE (SUITE).


V


L’enfant abstrait et généralise plus que nous, mais pas de la même manière, parce qu’il ne comprend que le concret : sa généralisation exagérée le dispose à confondre les espèces et à mal voir les individus. Pour qu’il ne soit pas toute sa vie dans l’à peu près, il faut mettre tous ses soins à développer en lui l’esprit d’analyse, combiné sans cesse avec la comparaison.

À peine l’enfant meut-il les bras avec intention, qu’il veut tout voir et tout toucher ; c’est alors que vous feriez bien de l’amuser méthodiquement avec les jouets de Frœbel, de manière à ce qu’il applique à chaque chose tous les sens qui y sont applicables. Arrête-t-il ses yeux sur autre chose ? Suivez la même méthode. Regarde-t-il une rose, par exemple ? dites-lui, en lui montrant chaque détail : rose — tige — feuilles vertes — épines qui piquent ; et en la portant à ses narines : elle sent bon. Ayez soin, autant que vous le pouvez, pour faire ressortir l’analyse, de