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Page:Hérodien - Histoire romaine, depuis la mort de Marc-Aurèle jusqu'à l'avénement de Gordien III (trad Léon Halévy), 1860.djvu/157

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avec tant d’art et de régularité que ce mur ne paraissait pas formé de morceaux divers, mais d’une seule et immense pierre. On peut encore en voir les ruines, et l’aspect de ces débris inspire à la fois l’étonnement pour l’habileté des ouvriers qui ont construit cette muraille, et pour la force des hommes qui sont parvenus à la renverser. Niger at tendit ainsi Sévère, se félicitant de sa grande prévoyance, et plein d’une confiance entière dans ses préparatifs.

III. Sévère cependant faisait avec son armée la plus grande diligence, marchant sans relâche et ne prenant aucun repos. Ayant appris qu’une garnison occupait Byzance, et connaissant la force de cette ville, il dirigea son armée vers Cyzique. A la nouvelle de son approche, Émilien, qui commandait en Asie et à qui Niger avait confié le soin et la conduite de toute la guerre, marcha lui-même vers Cyzique avec toutes les forces qu’il avait pu réunir, et celles que lui avait envoyées Niger. On en vint aux mains ; des combats sanglants se livrèrent de ce côté, et enfin la victoire resta aux troupes de Sévère ; celles de Niger furent mises en fuite et dans une dé route complète. Cet événement fit perdre l’espoir à l’armée d’Orient et redoubla celui des Illyriens.

IV. On crut même qu’Émilien avait résolu d’a-