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Page:Hérodien - Histoire romaine, depuis la mort de Marc-Aurèle jusqu'à l'avénement de Gordien III (trad Léon Halévy), 1860.djvu/290

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soit qu’elle fût supposée par l’empereur. Il serait difficile de rien affirmer sur ce sujet, car l’affaire ne donna lieu à aucune enquête. Maximin n’accorda pas même aux accusés la faveur d’un procès, ni la liberté de la défense ; mais, ayant fait saisir sur-le-champ tous ceux sur qui tombaient ses soupçons, il les fit périr sans en épargner un seul.

III. Une révolte vint aussi à éclater parmi les archers Osroéniens. Ces soldats, qu’affligeait vivement la mort d’Alexandre, ayant rencontré un des anciens amis de ce prince, personnage consulaire (il se nommait Quartinus, et Maximin l’avait renvoyé de l’armée), le saisirent, et malgré lui, sans qu’il fat prévenu de rien, le placèrent comme chef à leur tête. Ils le revêtirent de la pourpre, portèrent le feu devant lui, lui rendirent des honneurs dont il sentait le danger, et l’élevèrent à l’empire malgré sa résistance. L’infortuné, pendant qu’il dormait dans sa tente, fut lâchement attaqué de nuit, et tué par celui qui demeurait avec lui, par un homme qu’il croyait son ami et qui était l’un des anciens chefs des Osroéniens. Il se nommait Macédo et avait été l’un des partisans, l’un des auteurs de l’élévation de Quartinus à l’empire et de la révolte des archers. Sans avoir contre Quartinus aucun motif d’inimitié ou de haine, il tua celui qu’il avait élevé de force au trône, et qu’il avait sollicité vivement d’accepter l’empire. Pensant faire à Maximin