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Page:Hérodien - Histoire romaine, depuis la mort de Marc-Aurèle jusqu'à l'avénement de Gordien III (trad Léon Halévy), 1860.djvu/320

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Ces malheureux soldats, qui, frappés subitement, n’avaient pu opposer de résistance, étaient donc étendus sans vie devant l’autel. Leurs compagnons, témoins de ce meurtre, épouvantés de la mort de leurs frères d’armes, et craignant cette multitude de peuple au milieu de laquelle ils se trouvent désarmés, prennent la fuite.

XXIX. Gallicanus alors s’élance du sénat au milieu du peuple, lui montre son poignard, sa main teinte de sang, et l’exhorte à poursuivre et à tuer les ennemis du sénat et du peuple romain, les amis, les alliés de Maximin. La foule, facilement convaincue, pousse des acclamations en l’honneur de Gallicanus, poursuit les soldats avec toute l’ardeur possible, et leur jette des pierres. Mais ceux-ci gagnent le peuple de vitesse ; un petit nombre seulement reçoit des blessures. Tous les autres se réfugient dans leur camp, en ferment les portes à la hâte, prennent les armes, et veillent à la défense de leurs murs. Gallicanus, après avoir une fois commis cet acte d’audace et de témérité, ne s’arrêta point qu’il n’eût allumé une guerre civile et affligé Rome d’un grand désastre. Il engage le peuple à briser les portes des dépôts publics où l’on gardait des armes plutôt pour la pompe que pour la guerre ; il invite chacun à saisir ce qu’il pourra pour sa défense. Il fait ouvrir le quartier des gladiateurs,