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Page:Hérodien - Histoire romaine, depuis la mort de Marc-Aurèle jusqu'à l'avénement de Gordien III (trad Léon Halévy), 1860.djvu/323

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prirent le parti de couper toutes les conduites d’eau qui coulaient vers le camp, et de forcer par la soif et le manque d’eau les soldats à se rendre. Mettant sur-le-champ la main à l’œuvre, ils font dériver tous les courants dans une autre direction ; ils coupent et bouchent tous les canaux qui se dirigeaient vers le camp. Les soldats alors, voyant le danger qui les menace, et portés au désespoir, ouvrent leurs portes et s’élancent. Après un combat acharné, ils mettent le peuple en fuite, et s’avancent au loin dans la ville à le poursuivre. Les habitants, qui avaient le désavantage quand il fallait combattre de près, montent sur les toits des maisons, et accablent leurs ennemis d’une grêle de pierres et de tuiles. Ceux-ci n’osaient les attaquer dans ce refuge, parce qu’ils craignaient de s’engager dans des édifices qui leur étaient inconnus. Comme d’ailleurs les maisons et les boutiques étaient fermées, ils mettent le feu aux portes et aux saillies en bois qui se présentaient de toute part. Le voisinage des édifices, serrés les uns contre les autres, le grand nombre et le rapprochement de toutes ces charpentes en bois, permirent au feu de s’étendre facilement et de dévorer une grande partie de la ville. Beaucoup de citoyens passèrent de la richesse à l’indigence, ruinés par la perte de belles et vastes possessions, aussi considérables par l’importance de leurs revenus, que par la variété et la magnificence de leur ameublement.