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Page:Hérodien - Histoire romaine, depuis la mort de Marc-Aurèle jusqu'à l'avénement de Gordien III (trad Léon Halévy), 1860.djvu/329

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réfugié dans son sein et avait abandonné tous les bourgs environnants, se fiant à la grandeur de la ville et à la muraille qui l’entourait. Ce mur, qui était d’une haute antiquité, avait été en grande partie détruit ; car les villes d’Italie, du moment que Rome fut souveraine, n’eurent plus besoin ni de murailles ni d’armes, et quittèrent l’état de guerre pour une paix profonde et la participation à la puissance romaine. Mais dans cette circonstance, la nécessité força les citoyens d’Aquilée de réparer leur muraille, d’en relever les ruines, d’élever des tours et des fortifications. Ils achevèrent ces travaux avec la plus grande promptitude, fermèrent les portes de leur ville, se placèrent tous, la nuit et le jour, sur leurs remparts, et soutinrent vigoureusement l’approche de l’ennemi. Deux citoyens consulaires, choisis par le sénat, les commandaient et veillaient à tout ; l’un se nommait Crispinus, l’autre Ménéphile. Ils avaient eu la prévoyance de faire apporter dans les murs tout ce qui était nécessaire, et ils avaient assez de vivres et de munitions pour soutenir même un long siége. Quant à l’eau, elle abondait dans la ville, qui possède un grand nombre de puits ; un fleuve coule en outre autour des murs et fournit à la cité, une double défense, en lui servant de fossé, et en lui donnant de l’eau en abondance.

V. Telle était la situation d’Aquilée : cependant,