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Page:Hérodien - Histoire romaine, depuis la mort de Marc-Aurèle jusqu'à l'avénement de Gordien III (trad Léon Halévy), 1860.djvu/338

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Maximin. Ils les raillaient du haut de leurs murs, insultaient l’empereur, lorsqu’il faisait le tour des remparts, et l’accablaient, lui et son fils, des injures les plus humiliantes et les plus honteuses.

XII. Vivement irrité de ces outrages, il ne mettait plus de bornes à sa fureur. Mais comme il ne pouvait l’assouvir sur ses ennemis, il la faisait tomber sur la plupart des chefs de son armée, qu’il punissait comme s’étant conduits dans le siège avec faiblesse et lâcheté. Ces babaries excitaient contre lui la haine et l’indignation de ses soldats mêmes, et ne le rendaient que plus méprisable à ses adversaires.

XIII. Les habitants d’Aquilée avaient en outre tout en abondance ; de grands préparatifs avaient pourvu la ville de toutes les choses nécessaires. On y avait rassemblé d’immenses provisions en boisson et en vivres pour les hommes et pour les animaux. L’armée de Maximin souffrait, au contraire, d’une pénurie générale ; car tous les arbres fruitiers avaient été arrachés, toute la campagne dévastée par les soldats. Mal abrités sous leurs tentes élevées à la hâte, la plupart même tout à fait exposés aux intempéries de l’air, ils enduraient la pluie, le soleil, et dépérissaient par la faim : aucun transport de vivres ne pouvait leur arriver de l’étranger. Partout, en effet, les Romains avaient fermé les chemins de l’Italie ;