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Page:Hérodote - Histoire, trad. Larcher, tome 2, 1850.djvu/237

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HISTOIRE D’HÉRODOTE.

un autre canton de la Macédoine, les trois frères établirent leur demeure près des jardins qu’on dit avoir appartenu à Midas, fils de Gordius, où viennent d’elles-mêmes, et sans culture, des roses à soixante pétales, dont l’odeur est plus agréable que celles qui croissent ailleurs. Ce fut aussi dans ces jardins que le Silène fut pris, comme le rapportent les Macédoniens. Le mont Bermion, inaccessible en hiver, est au-dessus de ces jardins. Lorsque les Téménides se furent emparés de ce canton, ils en sortirent pour subjuguer le reste de la Macédoine.

CXXXIX. Alexandre descendait de ce Perdiccas de la manière suivante. Il était fils d’Amyntas, Amyntas d’Alcétas, Alcétas d’Aéropus, Aéropus de Philippe, Philippe d’Argæus, et celui-ci de Perdiccas, qui avait conquis ce royaume. Telle était la généalogie d’Alexandre, fils d’Amyntas.

CXL. Alexandre étant arrivé à Athènes, où Mardonius l’avait député, adressa ce discours au peuple : « Athéniens, Mardonius vous dit par ma bouche : Il m’est venu un message de la part du roi, conçu en ces termes :

» Je pardonne aux Athéniens toutes leurs fautes. Exécutez donc mes ordres, Mardonius, rendez-leur leur pays ; qu’ils en choisissent encore un autre à leur gré ; qu’ils vivent selon leurs lois ; et s’ils veulent faire alliance avec moi, relevez tous les temples que je leur ai brûlés.

» Ces ordres m’ayant été envoyés, je suis tenu de les exécuter, à moins que de votre côté vous n’y mettiez obstacle. Je vous adresse maintenant la parole en mon nom. Quelle est donc votre folie de vouloir faire la guerre au roi ? vous ne le vaincrez jamais, et vous ne pourrez pas toujours lui résister. Les grandes actions de Xerxès et la multitude de ses troupes vous sont connues ; vous avez entendu parler de mes forces ; quand même vous auriez l’avantage sur moi, quand même vous remporteriez la victoire, ce dont vous ne pouvez vous flatter, du moins si vous êtes sages, il nous viendra d’autres armées encore plus fortes. Ne vous exposez pas, en vous égalant au roi, à être privés de votre patrie, et à courir perpétuellement le risque de la vie même. Rentrez donc en