Aller au contenu

Page:Hérondas - Mimes, trad. Dalmeyda, 1893.djvu/104

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

chez Hermon pour qu’on le mette au cachot et qu’on lui applique mille coups sur le dos et mille sur le ventre.

GASTRON.

Veux-tu donc me tuer, Bitinna, sans examiner si je suis coupable ou innocent ?

BITINNA.

Et ce que tu disais tout à l’heure, de ta propre bouche : « Bitinna, passe-moi cette faute ! »

GASTRON.

C’était pour te calmer.

BITINNA (à Pyrrhias).

Que fais-tu là sans bouger, à ouvrir de grands yeux ? Vas-tu le conduire où je te dis, oui ou non ? Kudilla, tourne le museau de ce vaurien du côté où il doit aller[1]. Toi, Drachon, suis-le, s’il se décide à marcher. Esclave, donne une guenille à ce misérable pour qu’il cache son membre infâme et qu’on ne le voie pas traverser la place tout nu. Encore une fois, Pyrrhias, tu m’entends bien : dis à Hermon de

  1. Du côté où il doit aller. Il faut prendre ici le verbe ὁδάω dans son sens étymologique : « mettre sur le chemin ». Il signifie d’ordinaire exporter ou vendre.