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Page:Hérondas - Mimes, trad. Dalmeyda, 1893.djvu/106

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KUDILLA.

Non, petite mère ; je t’en conjure au nom de Batullis : si tu veux la conserver, la voir entrer dans la maison d’un époux et caresser des petits enfants, fais grâce pour cette fois seulement.

BITINNA.

Kudilla, ne m’obsède pas[1] !

KUDILLA.

Laisse-toi fléchir ou je me sauverai de la maison.

BITINNA.

Moi, que je pardonne à ce vil esclave ? Mais quelle femme n’aurait le droit de me cracher au visage ? Non, par la Déesse ! Puisqu’il oublie ce qu’il est, il le saura bientôt quand il le portera gravé sur son front.

KUDILLA.

Mais c’est le vingtième jour du mois, et la fête des Gérénies[2] vient dans quatre jours…

BITINNA (à Gastron).

Eh bien, pour le moment je te tiens quitte :

  1. Kudilla, ne m’obsède pas. Nous avons adopté la distribution proposée par Weil et sa correction τέγγου.
  2. Les Gérénies. C’est la fête des morts. On s’est demandé quel était le héros qui aurait porté le nom de Γέρην ou Γερήνιος. Crusius fait observer que Nestor porte le nom de Γερήνιος et qu’il y avait à Cos un γένος des Nestorides. Strabon (p. 360) signale d’autre part un sanctuaire d’Asklépios de Trikka dans la ville de Gérénia. Ces rapprochements ont leur intérêt, mais on n’en peut tirer que de simples conjectures.