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Page:Hérondas - Mimes, trad. Dalmeyda, 1893.djvu/122

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jusqu’à ce qu’il ait secoué tout son sommeil, ou plutôt mets-lui proprement l’épine[1] autour du cou. (À Drimulos) Holà, coquin, trémousse-toi, sinon je te mets aux jambes des entraves bien sonnantes[2] : tu te tiendras après pour averti. C’est maintenant, pendard, que tu nettoies le rayon ? Et les sièges ? Est-ce moi qui vais les épousseter à ta place ? (À ses clientes) Asseyez-vous. Pistos, ouvre-moi cette armoire[3]  : pas celle-là, te dis-je : passe-moi les jolies chaussures de la troisième planchette[4] ; allons, dépêche ! Ah ! ma chère Métro, quel travail tu vas voir : examine à loisir tout ce rayon, et d’abord ceci, Métro ; regardez-vous aussi, femmes : voyez la semelle comme elle est solide et bien garnie de courroies. Et vous ne direz pas : ceci va bien, mais ceci cloche : tout est parfait. Et la couleur ! Que la Déesse comble tous vos désirs aussi vrai que vous ne trouverez nulle part une couleur pareille[5]. . . . . . . . . . . . . . . . . . Kerdon en a donné trois mines à Kandas[6]. Et cette autre couleur ne me revient pas moins cher… Je vous jure par ce qu’il y a de plus sacré que je vous dis la vérité pure :

  1. L’épine. Nous supposons, avec Crusius, qu’il s’agit d’un outil de cordonnier : le vers est d’ailleurs mutilé, et très difficile à compléter.
  2. Bien sonnantes. Nous sous-entendons δεσμά.
  3. Cette armoire. Le grec dit πυ[ρ]γῖδα. C’est une armoire en forme de tourelle.
  4. La troisième planchette. Nous traduisons la conjecture de Diels : τοῦ τρ[ίτου κρεμαστῆρ]ος.
  5. Une couleur pareille. Nous n’avons pas traduit le vers suivant, dont le sens est très obscur. Crusius en donne une explication fort hasardée : « ni le lis ni la cire n’ont une pareille blancheur ».
  6. Kandas. Nous écrivons Κανδᾶ[τι (Blass). C’est le nom du corroyeur.