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Page:Hérondas - Mimes, trad. Dalmeyda, 1893.djvu/61

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rare de voir même un ouvrage dramatique dont l’auteur soit tout à fait absent. À peine peut-on dans certains passages des mimes reconnaître l’humour et l’esprit du poète lui-même ; il sait toujours, avec un art parfait, se mettre à la mesure de ses personnages, reproduire leur ton et leur allure : il n’a pour eux ni pitié, ni dédain, il ne voit en eux qu’une matière d’art.

Si l’on cherchait encore des points de comparaison dans l’art moderne, on serait naturellement amené à rapprocher les mimes de certains tableaux hollandais. Les sujets, pris dans la vie familière, sont souvent identiques. Un tableau de Miéris, qui se trouve à la galerie de Dresde, nous représente assez exactement le sujet du premier mime. Le titre est la Diseuse de bonne aventure, mais il s’agit plutôt d’un message d’amour semblable à celui que Gullis apporte à Métriché. Une jeune femme écoute d’un air nonchalant les propositions d’une vieille : celle-ci paraît compter sur ses doigts les avantages positifs de ce qu’elle offre. Dans le fond, une inscription latine où se trouve le mot AMOR ne laisse aucun doute sur le vrai sujet du tableau. Une gravure célèbre de Corneille Dusart, élève de Van Ostade, peut être rapprochée du septième mime d’Hérondas : elle a pour titre le Cordonnier renommé, et représente l’ouvrier en train d’essayer des chaussures à une paysanne. On peut enfin signaler le