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Page:Hérondas - Mimes, trad. Dalmeyda, 1893.djvu/67

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moi je n’ai pas plus de force qu’une mouche, car la vieillesse m’accable et l’ombre est proche.

MÉTRICHÉ.

Allons, cesse d’accuser à tort la vieillesse : tu es bien plutôt de force à en étrangler d’autres, Gullis.

GULLIS.

Raille à ton gré : vous voilà bien, vous autres jeunes femmes.

MÉTRICHÉ.

Mais ne t’échauffe point pour cela !

GULLIS.

Voyons, mon enfant, depuis combien de temps déjà sèches-tu sur ta couche solitaire, pauvre abandonnée ? Depuis que Mandris est parti pour l’Égypte, dix longs mois se sont écoulés, et tu n’as pas reçu le moindre mot de lui : il t’a oubliée, il a bu à une autre fontaine. Là-bas est la demeure d’Aphrodite : tout ce qui est, tout ce qui a jamais été quelque part sur terre, on le trouve en Égypte : richesse, palestre, puissance, jours sereins, gloire, spectacles,