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Page:Haeckel - Religion et Évolution, trad. Bos, 1907.djvu/16

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mes œuvres antérieures : tant dans l’Histoire naturelle de la création et l’Anthropogénie que dans mes œuvres de philosophie populaire : les Énigmes de l’Univers et les Merveilles de la vie. Je ne fais pas partie du groupe aimable et choyé des « Hommes à compromis », j’ai au contraire l’habitude d’exprimer les convictions que j’ai acquises au prix d’un demi-siècle d’études sérieuses et pénibles, loyalement et sans réticence. Si j’apparais en conséquence tel qu’un lutteur sans merci, on devra songer que « la guerre est mère de toutes choses » et que le triomphe de la raison pure sur la superstition dominatrice ne peut s’effectuer qu’au prix du combat le plus acharné. Celui que je livre n’a d’ailleurs toujours en vue que la bonne cause ; la personne de mes adversaires, — qui de leur côté m’attaquent et me calomnient grossièrement en tant qu’individu, — m’est indifférente.

Bien que j’aie passé plusieurs années à Berlin lorsque j’étais étudiant et au début de mon professorat, et que je sois toujours resté en contact avec les milieux scientifiques de la capitale, je n’avais eu qu’une fois l’occasion d’y faire une conférence publique, sur « La division du travail dans la nature et dans la vie humaine » (le 17 décembre 1868, dans la salle de l’Association des Artisans). J’ai donc éprouvé une certaine satisfaction lorsque ces jours-ci, — après trente-six ans — il m’a été donné de parler une fois encore, et pour la dernière fois, en cette même salle de la Singakademie, où j’étais venu écouter comme étudiant, il y a cinquante ans, les maîtres célèbres de l’Université de Berlin.

Ce m’est enfin un devoir agréable à remplir que