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Page:Haeckel - Religion et Évolution, trad. Bos, 1907.djvu/82

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ce fait important que la parenté systématique des mammifères voisins était jusqu’à un certain point en rapport avec la parenté chimique du sang. Lorsqu’on mélange le sang vivant de deux animaux proches parents, pris dans une même famille, par exemple du chien et du renard, ou du lapin et du lièvre, les deux sortes de globules sanguins vivants demeurent inaltérées. Lorsqu’on mélange, au contraire, le sang d’un chien à celui d’un lapin, ou celui d’un renard à celui d’un lièvre, il se produit aussitôt, entre les deux sortes de globules sanguins une lutte mortelle ; le liquide sanguin ou sérum du carnassier détruit les globules rouges du sang du rongeur et inversement. Il en va de même des variétés de sang chez les divers primates ; celui des singes inférieurs et des demi-singes, qui sont restés le plus proches de la forme originelle commune au groupe entier des primates, — a une action destructrice sur le sang des singes anthropoïdes et de l’homme, et inversement. Par contre, le sang de l’homme supporte fort bien celui du singe anthropoïde, sans que leurs hématies soient détruites par le mélange.

Au cours de ces dernières années, d’autres physiologistes et médecins ont poussé plus loin encore ces intéressantes expériences sur le sérum sanguin et y ont cherché, précisément, la preuve directe de la consanguinité de divers mammifères, et même du degré de leur parenté ; tels, par exemple les professeurs Uhlenhuth de Greifswald et Nuttall, de Londres, ce dernier a étudié la question très minutieusement, sur neuf cents espèces différentes de sang dont il a examiné seize mille réactions. Il a retracé les degrés de parenté du sang jus-