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Page:Haeckel - Religion et Évolution, trad. Bos, 1907.djvu/87

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dont l’ordre a pour règle que « la fin justifie les moyens » et que, pour la gloire de Dieu et de son église, tout mensonge est permis et méritoire.

La sophistique jésuite que Wasmann déploie pour sauver la situation exceptionnelle et privilégiée de l’homme dans la nature, et pour démontrer que celui-ci a été directement créé par Dieu aboutit à l’opposition de ses deux natures qui sont l’objet d’appréciations contradictoires. La « conception purement zoologique de l’homme », claire comme le jour grâce aux comparaisons anatomiques et embryologiques avec le singe, ne doit avoir aucune importance parce qu’elle néglige la chose principale, la « vie spirituelle » de l’homme. Par contre, la « psychologie est autorisée en première ligne à se prononcer sur la nature et l’origine de l’homme ». Tous les faits anatomiques et ontogénétiques que j’ai rassemblés dans mon anthropogénie pour établir la progonotaxie ou série des ancêtres de l’homme, sont en partie ignorés de Wasmann, en partie par lui déformés ou ridiculisés ; et il en va de même des faits, gros de conséquences, de l’anthropologie, en particulier des organes rudimentaires dont R. Wiedersheim a fait ressortir l’importance dans son excellent travail sur « La structure de l’homme, témoignage de son passé ». Il est certain que le père jésuite, en tant que naturaliste, n’est pas compétent sur ce domaine ; il est manifeste que Wasmann ne possède, sur l’anatomie comparée et l’ontogénie des vertébrés, que des connaissances très superficielles et insuffisantes. S’il avait étudié la morphologie et la physiologie des mammifères aussi à fond que celle des fourmis, il aurait été amené par un jugement