Aller au contenu

Page:Haeckel - Religion et Évolution, trad. Bos, 1907.djvu/90

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

comme le développement d’êtres vivants organisés au moyen de processus purement matériels), est chose que la pensée ne peut admettre, mais qui, cependant, « par un arrangement spécial de Dieu », aurait bien pu être possible. Quant à la provenance de l’homme (qu’il reconnaît descendre d’autres animaux), Gander fait cette réserve que l’âme, dans chaque cas particulier, a été créée par un acte de création spécial !

Ce serait, de notre part, un effort superflu que de vouloir exposer au grand jour et réfuter scientifiquement, par des arguments rationnels les inexactitudes voulues et les sophismes nombreux de chacun de ces Jésuites modernes, en particulier. Car la terrible puissance de cet ordre, le plus dangereux de tous, consiste précisément en ceci qu’ils adoptent une partie de la science elle-même et s’en servent pour anéantir d’autant plus sûrement l’autre et la plus importante partie. Leur art magistral de la déformation sophistique, leur « probabilisme » ambigu, leur mensongère « Reservatio mentalis », la morale tristement fameuse de Liguori et de Gury, le cynisme avec lequel ils usent des principes les plus sacrés pour satisfaire leur soif égoïste de domination, tout cela a imprimé aux Jésuites ce caractère sombre que le comte Hœnsbroech a eu dernièrement le mérite tout particulier de nous dépeindre.

Le grave péril qui menace la science véritable par l’insinuation de cet esprit jésuite ne saurait être méconnu ; il a été mis nettement en lumière par Francé, Escherich et autres. Il est d’autant plus grand, à l’heure actuelle, en Allemagne que le Gouvernement et le Reichstag, avec une harmonie regrettable, s’efforcent