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Page:Hamel - Titien, Laurens.djvu/106

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ouverte à gauche laisse couler le regard sur un parc aux allées droites, aux vertes pelouses, enveloppées dans la vapeur dorée d’un soir d’été. Ce motif fut repris par le peintre, et toujours une puissante harmonie de nature accompagne la plénitude et la souplesse des formes féminines, où l’on reconnaît la solidité et la grâce antiques. Ainsi, au musée du Prado, la même Vénus avec un cavalier plus insignifiant ; au musée des Offices, une Vénus seule, avec l’Amour appuyé à son épaule et lui parlant à l’oreille.

Dans la suite, Titien peignit encore plusieurs Danaés : celle du Prado, celle de Vienne, où l’Amour est remplacé par une vieille femme qui reçoit des pièces d’or, dans son tablier ou dans un bassin ; moins délicate de formes, et d’un métier moins fondu, mais en revanche d’un coloris plus ardent ; d’une facture pour ainsi dire palpitante, sans que cependant aucune d’elles égale pour la finesse du sentiment et l’amoureuse caresse du métier la Danaé de Naples ou la Vénus d’Urbin.

Après avoir séjourné sept ou huit mois à Rome, Titien retourna à Venise en passant par Florence, puis par Plaisance où il fit encore un portrait de Pier-Luigi.

Rentré à Venise, il peignit une charmante jeune fille à l’éventail qui est sans doute Lavinia (musée de Dresde) et un tableau pour l’église de Serravalle représentant la Vierge, sur des nuages, adorée par saint Jacques et saint Philippe. On voit au fond la vocation des deux apôtres où Titien s’est inspiré de la Pêche miraculeuse de Raphaël.