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Page:Hamilton - En Corée, esquisse historique.djvu/111

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là, il négocia avec Sa Majesté pour pouvoir revenir sain et sauf, et aussitôt une solide escorte lui fut accordée. Yi Yong-ik revint alors, se rendit directement au palais et se réinstalla rapidement dans les bonnes grâces de son maître, déjouant ainsi à nouveau les projets et les machinations secrètes de ses adversaires.

Sa Majesté l’empereur de Corée a eu cinquante ans en septembre 1900, étant monté sur le trône en 1864, à l’âge de treize ans. Il se maria à quinze ans avec la princesse Min, une dame de haute naissance, qui avait le même âge que son mari. C’est elle qui fut gratuitement assassinée par les Japonais en 1895. Le prince héritier naquit de cette union. L’empereur est assez petit de taille, comparé à la taille moyenne des Coréens. Il n’a qu’un mètre soixante-deux. Son visage est agréable ; impassible lorsqu’il est au repos, un sourire engageant l’éclaire pendant la conversation. Sa voix est douce, agréable pour l’oreille ; il parle avec facilité, avec une certaine vivacité et énergie nerveuse.

Pendant une audience accordée à un étranger, les manières de l’empereur ont un air de franchise et de singulière bonhomie. Il parle avec tout le monde, ponctuant ses remarques de gestes gracieux, et interrompant ses phrases d’un rire mélodieux et communicatif. La marque de la faveur de l’empereur est le don d’un éventail. Lorsqu’un étranger lui est présenté, c’est la coutume qu’il trouve à la fin de l’audience un petit paquet qui lui est destiné, et qui contient quelques éventails en papier et parfois un rouleau de soie. Les dons de l’empereur dépassent rarement cette limite, car comme le reste de son peuple, il n’a pas le moyen d’être trop généreux.

Le costume que porte Sa Majesté dans ces occasions est remarquable par son caractère impressionnant et