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Page:Hamilton - En Corée, esquisse historique.djvu/123

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tant de hautes bottes, passèrent rapidement, d’aspect aimable et grotesque.

La procession qui précédait le passage de l’empereur semblait interminable. À chaque moment l’océan de couleurs refluait en vagues de toutes les teintes imaginables, à mesure qu’une foule bigarrée de gens de la suite, de serviteurs, de musiciens et de fonctionnaires faisait place à une autre.

D’importants et imposants fonctionnaires en chapeaux à haute calotte, ornés de glands cramoisis, rehaussés d’une touffe de plumes et attachés sous le menton par un cordon de grains d’ambre, s’avançaient silencieux et faibles. Leur costume était une éblouissante combinaison de rouge, de bleu et d’orange ; ils étaient soutenus par des hommes vêtus de gaze verte et suivis par d’autres signes de la grandeur coréenne, de nouveaux étendards et porte-étendards, des drapeaux décorés de plumes, des domestiques portant des rafraîchissements, des petites tables, des pipes et du feu. D’autres leur succédèrent, tout aussi imposants à voir ; leurs magnifiques robes étaient ornées, devant et derrière, de carrés de satin, portant brodés, suivant la mode chinoise, les symboles de leurs charges — des oiseaux pour les civils, des tigres pour les militaires.

Des hommes d’État en tenue de cérémonie firent place à d’autres en chapeaux à ailes ou en hautes mitres, reluisantes de clinquant. Le commandeur en chef, couvert de décorations japonaises, chinoises et coréennes étincelant au soleil sur son uniforme moderne, passa, suivi de son état-major en tuniques rouges surchargées de galons d’or, et avec des coiffures surmontées d’aigrettes blanches, marchant fièrement à la tête de la garde du corps impériale. Le dernier flot de couleurs fit voir des gen-