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Page:Hamilton - En Corée, esquisse historique.djvu/160

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dinaire, aucune circonstance atténuante ne peut du moins excuser les diminutions supplémentaires de revenus, attribuables à la concussion des fonctionnaires. La dure situation financière créée par la famine attira l’attention sur les très importants déficits dus à nombre des plus importants fonctionnaires métropolitains et provinciaux. Ces gredins étant tous dans l’impossibilité de recracher leurs gains illicites, ils furent immédiatement poursuivis, à l’instigation du ministre des Finances Yi Yong-ik. Ministres d’État, gouverneurs de provinces, préfets et inspecteurs furent rudement mis à la raison par l’exécution, le bannissement ou l’emprisonnement de nombreux coupables.

En un semblable moment apparut la particulière astuce de Yi Yong-ik. Tandis qu’il punissait avec toute la sévérité de la loi les fonctionnaires compromis, il exécutait lui-même, en qualité de ministre des Finances, un coup d’audace qui rapporta presque un demi-million de yens au trésor impérial, en une seule fois. Yi Yong-ik s’entendit pour acheter aux fermiers la récolte de ginseng. C’est là un monopole d’État, et l’on convint du prix, huit dollars la livre pour soixante-trois mille livres, séché ou non séché. Quand vint le moment de payer, et qu’il eut pris possession du ginseng, Yi Yong-ik refusa de donner plus d’un dollar par livre, prétendant que les producteurs de ginseng l’avaient trompé sur la nature et le poids des expéditions. Pendant ce temps on vendait le ginseng ; on s’appropria l’argent et le Trésor s’enrichit de la différence.

À une autre occasion, à un moment où le change de la monnaie de nickel était en forte baisse contre le yen d’or, Yi Yong-ik contribua à encourager le présent fait à l’empereur de deux millions de dollars coréens. Par un