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Page:Hamilton - En Corée, esquisse historique.djvu/235

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de dix milles, qui forme l’une des deux pointes de la baie. Le nouveau Fusan ressemble à tous les autres ports à traité. Je me souviens bien, toutefois, que les odeurs de la ville japonaise sont pires infiniment que celles qu’exhalent les égouts et les ruelles embourbées de la vieille ville. Le Vieux Fusan se dresse solitaire à l’entrée de la baie, regardant la mer du haut de ses murailles croulantes, rêvant dans l’isolement et la ruine aux gloires enfuies. Le nouveau Fusan est très bruyant, très sale, et très déplaisant. Les boutiquiers japonais ne se donnent pas la peine de songer aux étrangers ; un hôtel misérable fait des difficultés pour recevoir ces derniers. C’est un endroit absolument japonais, prospère, plein d’activité, où l’on travaille dur. C’est de là que partent les vapeurs à l’aménagement pitoyable, qui font le service entre les ports de Corée et le Japon, et qui parfois s’aventurent jusqu’à Takou, Port-Arthur et Vladivostok. De tous côtés apparaissent les signes de l’industrie et du commerce, inséparables de toute société japonaise. Un vaste projet d’amendement du port, en rapport avec le chemin de fer Séoul-Fusan, est en voie de réalisation. Les autorités japonaises se sont déjà occupées de la construction de chaussées, de l’installation de la lumière électrique, de la création de grands réservoirs. Il y a un consul général à Fusan, qui a sous sa juridiction quatorze mille environ de ses compatriotes. La population flottante, dont la seule occupation est la pêche, en compose la moitié. Les pêcheries importantes situées le long de la côte et dans l’archipel voisin donnent chaque année dix millions de harengs et un demi-million de morues. Par son mouvement et son activité, cet endroit justifie tout à fait sa prétention d’être le plus important des ports à traité de la Corée, en dépit du dédain des marchands anglais.