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Page:Hamilton - En Corée, esquisse historique.djvu/266

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dehors des palais impériaux, loin des innombrables petites coteries des Européens, le contraste entre les gens de la ville qui vont, vêtus d’étoffes soyeuses, et les montagnes et les vallées de la pleine campagne est réconfortant. Le plaisir qu’on éprouve alors peut être compté au nombre des joies de la vie.

Sauf pendant les premiers li au sortir de la capitale, nous abandonnâmes les chemins battus, en suivant de tranquilles petits chemins et des sentiers de montagnes, nous détournant à notre fantaisie pour gravir un pic ou pour prendre un bain dans les eaux fraîches et profondes d’un étang solitaire, le soir, le matin ou à notre halte de midi. Dans ces montagnes fraîches et ces vallées ensoleillées, les gens mènent une existence d’une simplicité absolue. Ils nous prêtèrent des fourneaux à charbon de bois et vendirent des œufs, des poulets et du riz à mes serviteurs. Quand je prenais mon bain, les jeunes gens et les gamins s’ébattaient en même temps que moi dans l’eau. On dit que les Coréens sont malpropres ; c’est là une opinion à laquelle ils donnèrent souvent un démenti par le plaisir qu’ils semblaient prendre en se livrant à ces baignades. Aucun étranger n’avait encore foulé la route que nous suivions, mon ami et moi, vers les mines allemandes, et même le missionnaire ubiquiste n’avait pas pénétré jusqu’à ces habitations rurales. Les rivières et les montagnes ne portent pas de noms ; les villages sont très petits ; les auberges sont inconnues. Partout régnaient le contentement, la paix et l’absolu repos. La nature se révélait à nous revêtue de sa grandeur primitive, et nous éprouvions une joie véritable du calme des vallées, de la beauté des monts abrupts, de la sauvagerie pittoresque du paysage.

Le caractère général du pays demeurait le même à