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Page:Hamilton - En Corée, esquisse historique.djvu/269

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tons les plus éclatants, rappelant certains des derniers tableaux de Turner, réjouissaient l’œil dans ces vallées admirables. Dans le fond des vallées, les torrents venus des montagnes coulaient plus lentement et le courant serpentait dans mille directions. Des deux côtés, des canaux d’irrigation distribuaient l’eau aux champs de riz. Dans les rizières, des pousses d’un vert tendre sortaient et dépassaient l’eau transparente de quelques centimètres. Çà et là, des champs de blé bordaient les terrains inondés ; l’avoine, la blé, l’orge, le tabac, le coton, les fèves et le millet semés sur les coteaux ou dans le fond de la vallée, proclamaient la fertilité du sol.

Tout prospérait, et l’industrie des travailleurs des champs se manifestait à chaque tournant de la route. Leur habileté à tirer parti de la terre utilisable rappelait ces vallées de Norvège, qui descendent jusqu’aux fiords et où, comme en Corée, on peut voir des espaces, de terrain cultivé au niveau de la neige. Ici, dans ces magnifiques vallées, à une hauteur de mille ou quinze cents pieds sur le flanc de la montagne, des acres de moisson dorée poussent dans la chaleur et la solitude de quelque creux abrité. Au tournant du sentier en lacet, que bordent les champs de riz, d’orge, d’avoine ou de tabac, est situé un village. Ce n’est qu’un groupe d’une douzaine de cabanes au toit de chaume, malpropres et peu engageantes, mais d’un charme et d’un pittoresque extrêmes. Les murailles des maisons menacent ruine, et elles sont étayées au moyen de poutres et de pièces de bois ; les fenêtres, treillissées, sont garnies de papier, les portes sont basses. Un trou dans la muraille fait l’office de cheminée ; un chien dort à l’entrée ; un porc grogne, attaché par une corde passée à travers ses oreilles, à un crochet du mur. Les coqs et les poules circulent partout ; les