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Page:Hamilton - En Corée, esquisse historique.djvu/289

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innombrables, la brousse était un fouillis de splendides fougères, d’arbres et d’arbustes. Les chênes, l’aubépine, le châtaignier, le bouleau et les pins croissaient touffus et splendides ; l’églantine, le lis tacheté et une orchidée pourpre décoraient la mousse. En arrière des coteaux boisés, les croupes des monts dentelés se dressaient vers le ciel, leurs crêtes, perdues dans les nuages, planant à une hauteur de cinq mille pieds. En dessous, dans la vallée, une muraille faite de rochers granitiques dressait une barrière infranchissable devant une rivière tumultueuse qui, jusqu’à la saison des pluies, n’est qu’un simple filet argenté coulant au milieu du lit à sec.

Nous avions à traverser le lit de la rivière, et de là à gagner le centre des montagnes : un voyage d’un jour avant d’atteindre le Temple de l’Éternel Repos. Après avoir franchi la passe de Tan-bal-yang, nous nous reposâmes une journée à Kal-kan-i. Partant à la pointe du jour, le lendemain, nous traversâmes la passe de Kak-pi, au moment où le soleil atteignait le sommet des montagnes qui enferment la vallée que nous avions à traverser pour la dernière étape du voyage. Nous approchions du dernier refuge de maints pèlerins misérables. Par une brèche des montagnes on pouvait apercevoir les toits recourbés d’un grand nombre de temples. L’air vibrait du joyeux carillon des cloches, et, du chemin que nous suivions, on apercevait la fumée de l’encens dont l’odeur se mêlait à celle des pins. La tranquillité et la solitude de cette retraite spirituelle étaient apaisantes ; en passant sous la porte rouge, marque de la protection royale, le charme et la douceur du lieu vous incitaient à goûter les consolations offertes par cet asile bouddhique.

Il y a trente-quatre monastères et sanctuaires monastiques à Keum-kang-san, et ils sont occupés par trois