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Page:Hamilton - En Corée, esquisse historique.djvu/319

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conteste pendant des mois, et un grand nombre de gens qui n’étaient pas morts de faim, périrent dans la suite, emportés par les maladies qui ravagèrent le pays.

On peut croire que la famine n’aurait pas pris de telles proportions, si le gouvernement coréen avait maintenu l’embargo sur les exportations de céréales. Il n’est pas douteux qu’en levant cette prohibition, il contribua à diminuer la quantité de vivres à la disposition du peuple, au moment où sa misère était la plus aiguë. Le chiffre des décès concernant les territoires dévastés par la famine montrent qu’il y eut plus d’un million de victimes. La conduite du Japon, qui insista pour que l’interdiction fût levée, afin de sauvegarder les intérêts d’une demi-douzaine de marchands de riz japonais, mérite la plus sévère condamnation. La responsabilité principale de cette hécatombe retombe entièrement sur le gouvernement japonais. En contraignant par la terreur le gouvernement coréen à un acte qui eut pour conséquence la mort d’un million de gens, le gouvernement japonais se compromit par une politique qui était contraire aux préceptes de la raison et du sens commun, et qui en même temps outrageait tous les principes d’humanité. L’observateur impartial doit tenir la Corée pour non coupable en cette affaire. Il est vraiment déplorable que l’opposition véhémente de son gouvernement n’ait pas été respectée. Quoi qu’il en soit, cet exemple illustre l’attitude répréhensible du gouvernement japonais dans ses relations avec la Corée.

Le caractère exceptionnel de la sécheresse prête un certain intérêt aux constatations hydrométriques concernant Chemulpo et allant de 1887 au milieu de 1901, qui furent faites par le correspondant de l’Observatoire de physique de Saint-Pétersbourg. La quantité de pluie