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Page:Hamilton - En Corée, esquisse historique.djvu/32

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ne sont aucunement aussi guerrières que les préparatifs auxquels elle se livre, et les actes des fonctionnaires russes en Mandchourie pourraient le faire supposer. La diplomatie russe dissimule toujours l’exécution de ses plans en faisant des préparatifs dans une direction contraire ; et pour le moment, son occupation du territoire coréen n’est guère autre chose qu’un écran, derrière lequel elle se propose de consolider sa mainmise sur la Mandchourie. Une guerre seule la forcera d’abandonner sa position en Mandchourie ; mais si un protectorat sur le territoire coréen est de peu de valeur pour la Russie, quel que soit le compromis qui sera fixé entre elle et le Japon, il faut s’attendre à ce qu’elle fasse un effort résolu pour imposer sa domination sur la partie basse de la rivière Yalu. En réalité, et cela est curieux, l’estuaire de la rivière Yalu est le véritable centre de la querelle entre les deux puissances, puisque, si la Russie parvenait jamais à dominer la rivière Yalu, elle gagnerait aussitôt cette position spéciale sur les frontières de la Corée, dont le Japon a le désir de s’emparer. En cela, le Japon ne peut compter que sur les ressources et les expédients de la diplomatie ; et quoique l’occupation par les Russes de Yong-an-po puisse être entravée, le développement d’An-tung sur l’autre côté de la rivière ne peut être empêché. Il paraît donc inévitable qu’une position dominant la rivière Yalu doit finalement lui échoir. An-tung est situé en territoire mandchourien ; la rivière Yalu forme la frontière entre la Mandchourie et la Corée, et à Yong-an-po s’est formé le noyau d’une importante colonie russe. L’avenir ne contient aucune promesse d’un arrangement immédiat de la difficulté actuelle. La situation est pour le moins embrouillée ; et en même temps le fait apparaît d’une façon particulièrement claire et intelligible, que ni