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Page:Hamilton - En Corée, esquisse historique.djvu/336

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regard. Le lendemain, ses limites ont seulement un peu reculé. Les oiseaux, les bêtes, le gibier, fournissent aux besoins du camp. Dans les villages on se procure du riz, des légumes et des œufs. La source offre son eau, les rivières permettent de se baigner. L’air est pur et tous les aspects de la vie se revêtent de beauté et de joie.

Au terme d’une journée fatigante, gâtée, quelquefois, par un accident arrivé à l’un des animaux, ou par des disputes avec les domestiques indigènes, ou bien encore par la pluie, le brouillard ou les difficultés du chemin, on installe le campement du soir. Ces heures de repos et de flânerie, lorsqu’on a donné à manger aux chevaux et qu’on les a pansés, que les bagages sont défaits, les lits de camp dressés à l’abri d’une moustiquaire et le repas du soir préparé, sont remplies d’un sentiment de suprême contentement. J’ai toujours adoré ces moments de calme et considéré ce qu’ils m’apportent comme la meilleure chose que la vie puisse me donner. À de tels instants, les raffinements de la civilisation et les conventions sociales apparaissent singulièrement puérils. En outre, on tire grand profit d’une expédition de ce genre. Les épreuves et les difficultés développent la stabilité du caractère ; les risques et les dangers développent l’esprit de ressource et la confiance en soi. Il a beaucoup à apprendre au contact d’un type d’humanité qui diffère si radicalement des échantillons immuables qu’on rencontre en Occident. Il y a quelque chose de neuf à toutes ces phases de l’expérience. Si ce n’est là qu’une impression — que je me suis efforcé de rendre en ces quelques lignes — elle est de celles qui demeurent dans l’esprit, longtemps après que les autres souvenirs se sont effacés.

Les préparatifs d’un voyage de quelque durée dans l’intérieur demandent un temps considérable ; il faut