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Page:Hamilton - En Corée, esquisse historique.djvu/338

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congénères presque sans exception ; ils sont vifs d’allure, très vigoureux, pleins de bonne volonté. Faciles à nourrir, ils font preuve d’une ténacité et d’une patience extraordinaires. Une grande partie de mon plaisir, pendant mes voyages en Corée, fut néanmoins gâté par l’abominable négligence avec laquelle les conducteurs indigènes traitaient les animaux confiés à leurs soins. L’état affreux des bêtes me mettait en fureur, et presque chaque jour je faisais des reproches à l’un ou à l’autre des conducteurs pour sa barbarie. Mes observations n’avaient pas le moindre effet ; je n’en pouvais plus, et, à la fin, j’abandonnai mes excursions pour éviter les horreurs d’un tel spectacle. Le Coréen est très endurci aux souffrances de ses animaux. Il les nourrira bien, il se dérangera volontiers, le soir, pour préparer leur nourriture ; mais il ne permettra pas que des blessures écorchées et qui suppurent empêchent les pauvres bêtes d’accomplir leur travail quotidien. Cela est encore compréhensible, mais, de sa propre initiative, il n’essayera même pas de garantir la blessure en mettant dessus un coussinet. Quelque enflammé que soit l’ulcère, il pose la charge dessus, pendant que le pauvre poney manifeste sa torture par des ruades, des morsures et des hennissements de douleur.

Comme preuve de cette abominable cruauté, je citerai cette anecdote. Je vis, une fois, en dehors de Won-san, un Coréen s’asseoir sur une pierre et se mettre tranquillement à faire pleuvoir une grêle de coups sur la tête d’un chien qu’il tenait en laisse, jusqu’à ce que le malheureux tombât inanimé. Il le frappa ensuite dans les côtes et le déposa sur la braise d’un feu. Nous étions éloignés de plusieurs centaines de mètres, lorsque ce fait attira mon attention ; je poursuivis l’ignoble individu à