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Page:Hamilton - En Corée, esquisse historique.djvu/343

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le Chinois ; il n’a ni initiative, ni faculté de travail, et de plus, il combine l’intempérance, l’immoralité et la paresse à des degrés divers. Le maître finit ordinairement par être le domestique de son serviteur. Le remède à cet état de choses existe toutefois. Si vous mettez une précision suffisante dans votre argument, en ponctuant la démonstration d’un coup de pied, selon que la circonstance l’exige, vous pourrez arriver à transformer le plus négligent et le plus fainéant des valets en un domestique zélé, sinon intelligent.

Il n’est pas nécessaire d’emporter de grandes provisions, quand on voyage en Corée. On trouve en abondance, dans tous les villages, de l’eau potable, de la volaille, du poisson frais, des fruits, des allumettes, du tabac, des légumes et de la farine de riz écrasé. Les habitants vous déclareront peut-être qu’il n’y a rien dans le village, et qu’ils sont misérables. L’aspect du lieu montre ordinairement, d’une manière assez claire, quelles peuvent être ses ressources. Dans ces occasions-là, le meilleur moyen que j’aie trouvé, était d’appeler le plus âgé des hommes en vue, de lui offrir une cigarette, de causer avec lui tranquillement, ensuite de donner de l’argent à l’interprète et de les envoyer tous deux à la découverte. Une fois, cette méthode échoua ; c’était dans un trou de la côte ouest, infesté de puces et où l’auberge n’avait pas d’écurie. Je commençais à croire que vraiment il n’y avait pas de volaille, lorsque tout à coup, comme pour se moquer de plusieurs habitants qui nous exprimaient leurs regrets, deux poules s’envolèrent par-dessus un mur sur la route. Cet incident jeta le trouble parmi les villageois, qui se dispersèrent. Les conducteurs, les domestiques et l’interprète poursuivirent aussitôt les gens, et les frappèrent à coups de fouet ; il y eut peu de