Aller au contenu

Page:Hamilton - En Corée, esquisse historique.djvu/368

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

leur natte de prière, à sept ou huit pieds de l’autel. Pendant que l’un chantait des prières coréennes qu’il suivait sur un rouleau de papier, un autre faisait sonner la cloche sans interruption, et le troisième frappait le gong. Pendant toute cette partie du service, les autres causaient avec volubilité, jusqu’au moment où ils s’unirent tous en un cantique d’actions de grâce qu’ils interrompirent pour chanter, à voix basse, une litanie d’un assez grand effet.

Toute la nuit on répéta les cérémonies que je viens de décrire. Le bruit était tantôt plus fort, tantôt plus faible ; parfois il cessait, pendant que les prêtres, assoupis, chantaient d’une voix chevrotante le nombre de litanies prescrit. Les femmes qui étaient assises, les yeux grands ouverts, contemplaient la scène avec intérêt et paraissaient satisfaites. Les prêtres avaient l’air de s’ennuyer. Moi-même j’étais fatigué, hébêté et abruti par tout ce vacarme. Pendant tout le cours de cette étrange cérémonie, je fus frappé par l’absence totale de cette ferveur dans la dévotion qui caractérisait à un si haut point les prêtres des principaux monastères des Montagnes de Diamant.

La cérémonie maintenant avait lieu hors du Temple des Grands Héros, dans la vaste cour qui s’étend devant. Quand on eut allumé un grand nombre de feux, le supérieur et trois prêtres, accompagnés des deux femmes, défilèrent en procession, pendant que retentissaient les gongs et les cloches. Les moines récitèrent des prières autour de tas de branches de pin qu’on avait apportées et auxquelles on avait mis le feu, à différents endroits. Les chants et les prières recommencèrent, accompagnés du fracas des instruments. Il fallut une abondante pluie pour que les officiants retournassent dans le temple. Je fus vraiment reconnaissant envers le ciel de cette averse. Le