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Page:Hamilton - En Corée, esquisse historique.djvu/49

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assurer son existence. Les tombes doivent avoir également leurs cimes gardiennes, ou bien la famille ne prospérera pas, et le sentiment prévaut que les gens naissent en rapport avec la conformation des collines où sont situées les tombes de leurs ancêtres. Les contours rudes et âpres produisent des guerriers et des hommes combatifs. Les surfaces plates et les pentes douces procréent des savants ; les pics d’une position et d’un charme particuliers sont associés à la beauté des femmes. De même que les chaînes de montagnes, les lacs et les étangs, les rivières et les cours d’eau exercent des pouvoirs géomantiques, et ils servent d’habitations à des esprits tutélaires, bienveillants ou malfaisants. Dans les lacs se cachent des dragons et d’autres monstres. Dans les lacs de montagnes toutefois, nul esprit n’habite, à moins que quelqu’un ne se soit noyé dans ses eaux. Lorsque cette fatalité arrive, le fantôme du mort hante le lac jusqu’à ce qu’il soit délivré par le fantôme de la personne suivante qui subira la même infortune. Le serpent est presque le synonyme du dragon. Certains poissons deviennent à des moments dragons-poissons ; les serpents sont élevés à la dignité de dragons et revêtus de leur férocité lorsqu’ils ont passé mille ans de captivité dans les montagnes, et mille ans dans l’eau. Tous ces esprits peuvent être rendus propices par des sacrifices et des prières.

Dans la province de Kang-won, que traverse la chaîne des Monts de Diamant, il y a divers pics symboliques de cette croyance à l’existence de monstres surnaturels. Une cime vertigineuse se nomme le Dragon Jaune, une deuxième le Phénix Volant, et une troisième, le Dragon Caché, a rapport à un démon qui ne s’est pas encore levé de terre pour s’élever vers les nuages. Les noms que les Coréens donnent à leurs rivières, à leurs