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Page:Hamilton - En Corée, esquisse historique.djvu/96

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sous Hideyoshi, en 1592, il était permis d’avoir des esclaves des deux sexes. La perte d’hommes fut telle dans cette guerre que, lorsqu’elle fut terminée, on promulgua une loi qui interdisait la vente des esclaves mâles. Il reste toutefois le sang-no (petit esclave), qui rend certains services, et qui en retour est nourri et habillé. La position du sang-no est au-dessous de celle du serviteur à gages, et supérieure à celle de l’esclave proprement dit. Il n’est lié par aucun engagement et il est libre de quitter sa place.

Les devoirs de la femme esclave comprennent tout le gros ouvrage de la maison. Elle s’occupe du blanchissage, — besogne incessante et indispensable dans une maison coréenne ; elle va chercher de l’eau au puits, aide à la cuisine, va au marché et fait les courses. On ne la laisse s’occuper d’aucune fonction d’un caractère supérieur ; sa place est à la cuisine ou dans la cour, et elle ne peut devenir femme de chambre ni servante favorite d’aucune sorte ; elle peut figurer dans le cortège funèbre de son maître.

Il y a quatre façons par lesquelles la femme coréenne peut devenir esclave. Elle peut s’offrir volontairement comme esclave en échange de la nourriture, de l’habillement et du logement, par suite de son absolu dénuement. La femme qui devient esclave de cette manière ne peut plus racheter sa liberté. Elle a moins de droits que l’esclave qu’on achète ou qui se vend. La fille d’une esclave qui meurt dans le service ne sort pas de l’esclavage. Si sa maîtresse se marie, l’esclave de cette sorte fait partie de la dot. Une femme peut être réduite en esclavage pour les actes de trahison d’un parent. La famille d’un homme convaincu de trahison devient la propriété de l’État, et les femmes sont distribuées à de