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Page:Hamont - Dupleix d’après sa correspondance inédite, 1881.djvu/109

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Les remparts étaient construits selon les principes de Vauban ; mais ils étaient loin d’être parfaits en tant que construction. Le front de l’est était parallèle à la mer. Un ouvrage pentagonal, le Fort, construit au milieu de cette ligne, la dominait légèrement par ses escarpes. Au sud, le tracé de la fortification suivait l’Ariancoupan et se rejetait à angle droit, parallèlement à l’ouest, vers le nord, pour redescendre obliquement vers l’est. La force de la place était dans l’amplitude du front ouest ; sa faiblesse dans l’angle nord-ouest, dépourvu de feux.

Dupleix, qui partait de ce principe qu’on devait disputer pied à pied les positions extérieures situées sous la forteresse, qui considérait cette dernière plutôt comme un point d’appui assuré pour ses troupes et comme une immense batterie de position leur permettant sous sa protection une résistance efficace, que comme une ligne de défense à laquelle il fallait se restreindre dès le début, avait édifié tout un système de redoutes, en couronne, dans un rayon assez éloigné de la place. On ne se renfermerait donc dans la ville que lorsque l’ennemi, après de grands sacrifices en hommes, en munitions, et une énorme perte de temps, se serait péniblement emparé des travaux improvisés. Après tant d’efforts et de sang répandu, l’assiégeant ne se trouverait pas plus avancé qu’au début, puisqu’il lui faudrait attaquer le corps de place intact et bien armé, recommencer en un mot un siège. Dupleix voulait encore par des sorties fréquentes porter l’action de la forteresse jusque dans les lignes d’investissement, harceler l’ennemi sans cesse, bouleverser les tranchées.